14 décembre 2020
(Verdun, le 14 décembre 2020) Ce matin, Verdun s’est réveillée avec plusieurs « messages » dans l’espace public : des bannières et affiches témoignant des évictions de plus en plus massives de locataires, dans un contexte accéléré d’explosion du coût des loyers, de gentrification, de spéculation immobilière et de manque d’action politique, tant aux niveaux provincial que municipal.
« J’ai été chassée de mon logement par un propriétaire avide de profits », témoigne Mélanie G., qui a perdu son six et demie qu’elle habitait depuis 10 ans. Son propriétaire, qui était censé l’habiter, mais qui n’y a jamais emménagé, l’a revendu quelques mois après le départ de la locataire. Cette dernière paye maintenant presque le double du loyer pour son nouveau logement et doit désormais avoir recours aux banques alimentaires pour nourrir sa famille. Une bannière, accrochée à son ancien logement de la rue Hickson, vide, déplore cette injustice. Cette bannière a été installée avec l’appui du Comité d’action des citoyen.ne.s de Verdun (CACV) et de Verdun Ensemble Contre la Gentrification.
Récemment qualifié du 11e quartier le plus « cool » au monde par le magazine Time Out, Verdun est devenu un terrain de jeux pour les investisseurs immobiliers, se traduisant par une véritable guerre contre des locataires, particulièrement ceux qui payent des loyers raisonnables de par leur occupation de longue date des logements.
À proximité de la station de métro Lasalle par exemple, un bâtiment a été vendu en juin 2020 à une société à numéro qui a réno-évincé les locataires de longue date des huit logements avant de revendre le bâtiment 3 mois plus tard avec un profit de 475 000 $ (le bâtiment était acheté à 1 325 000 et revendu à 1,8 million), et ce, sans qu’aucune des rénovations ayant pourtant servi de prétexte aux évictions n’ait été effectuée.
« C’est à cause de l’inaction du gouvernement du Québec que ces abus systémiques continuent en toute impunité. Il faut un réel contrôle obligatoire des loyers. » déplore Annie Lapalme, du Comité d’action des citoyen.ne.s de Verdun (CACV). « Les élus municipaux font également la sourde oreille face aux revendications des locataires et ne prennent pas les mesures qui s’imposent pour réparer ce système brisé. »
Dans un autre exemple récent sur la rue Rielle, à Verdun, cinq locataires se sont fait réno-évincer l’été dernier. Les trois et demie sont passés d’environ 550 $ à 1500 $ tel qu’aperçu il y a quelques semaines en location sur l’internet. Une affiche installée sur l’immeuble ce matin témoigne de cette hausse abusive, devenue chose commune.
Les évictions abusives prennent différentes formes, dont des reprises de mauvaise foi, des évictions pour agrandissement ou fusion de logements et des réno-évictions. Toutes ces stratégies sont utilisées pour chasser les locataires afin de faire des profits rapides sur des investissements spéculatifs. L’absence d’un système efficace de contrôle des loyers est un des éléments clés qui permet à ces navrantes situations de proliférer, selon plusieurs groupes, dont le CACV et le groupe issu de l’initiative citoyenne Verdun ensemble contre la gentrification.
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