bannière IDS déc 2022Veuillez noter qu’une version modifier de ce communiqué a été émis le 15 décembre, selon de nouvelles informations disponibles.

(Montréal, le 6 décembre 2022) Depuis peu, des informations publiques circulent concernant un énorme projet immobilier sur l’île-des-Sœurs, proche de la station du REM. Selon un document publié par l’Arrondissement au début novembre, mais qui ne représente pas la mouture finale du projet, celui-ci pourrait se décomposer de la manière suivante : 77% serait résidentiel, soit environ 1845 logements dont une résidence privée pour aînée de 717 unités ; les 23% restant concernent des commerces, des bureaux et un hôtel.

Dans le cadre du règlement pour une métropole mixte (RMM), anciennement appelé règlement 20-20-20, les projets immobiliers doivent non seulement construire 20% de logements familiaux, mais doivent également contribuer en matière de logements abordables et notamment en logements sociaux. Alors que ce projet prévoit en effet des logements sociaux sur le site, le taux de logement social serait d’environ 5,3% de la superficie résidentielle totale du projet (9290m2 de logements sociaux). Pour le CACV et pour les locataires à modestes revenus, c’est bien trop peu, d’autant plus que l’île-des-Sœurs ne dispose à l’heure actuelle d’aucun logement social, et que malgré les apparences, des centaines de ménages locataires de l’Île paient plus de la moitié de leur revenu pour se loger.

Quant aux 15% de logements sociaux manquant, le promoteur immobilier aurait à verser une contribution financière vers un fonds pour la ville servant principalement à l’achat de terrains. C’est en effet une possibilité avec le RMM, qu’un promoteur combine la contribution d’un terrain pour du logement social à une contribution monétaire. La Ville pourrait donc acheter le terrain qui servira à construire 5,3% de logements sociaux, à un prix de 3 735 974 dollars, et encaisser pour le reste un peu plus de 10,5 millions de dollars. Autrement dit, c’est comme si la ville obtenait un terrain gratuit ainsi que plus de 6,6 millions de dollars. Alternativement, le RMM permettrait à la Ville d’aller chercher deux fois plus de terrains pour du logement social, tout en les payant avec les contributions financières du projet.

Le RMM comporte bien des limitations, et en voici une fois de plus la preuve. Alors que certains développements privés à Montréal ont effectivement des terrains mis de côté pour 20% de logements sociaux, le projet actuel est très loin de la cible. « La Ville et l’Arrondissement doivent prendre les mesures nécessaires pour aider les locataires les plus précaires », témoigne Nicolas Lavaine, coordonnateur du CACV. « Le CACV est convaincu que l’Arrondissement et la Ville doivent agir de manière plus conséquente pour s’assurer que même au-delà de ce projet, une plus grande part de terrains sont réservés pour le logement social. »

« La crise de logement n’arrête pas de s’empirer et les mesures pour le logement social avancent au compte-goutte, » enchaine Nicolas Lavaine. C’est dans ce même esprit que des citoyennes et citoyens sont allés accrocher une banderole sur le terrain en question ce matin sur lequel on peut y lire : « Développement immobilier, quelle place au logement social ? ». C’est un message fort envoyé aux élus municipaux, afin de faire valoir que le logement social est une priorité absolue dans le contexte actuel, et que nous sommes nombreuses et nombreux à attendre davantage de mesures concrètes.