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bannière IDS déc 2022(Montréal, le 15 décembre 2022) Depuis cette semaine, des informations publiques circulent concernant la version finale d’un énorme projet immobilier sur l’île-des-Sœurs, proche de la station du REM. Selon un document publié par l’Arrondissement mardi dernier, celui-ci se décompose de la manière suivante : environ 1221 logements à but lucratif, environ 109 logements sociaux(1), une résidence privée pour aînées, des commerces, des bureaux, un local communautaire et un hôtel.

Dans le cadre du règlement pour une métropole mixte (RMM), anciennement appelé règlement 20-20-20, les projets immobiliers doivent non seulement construire 20% de logements familiaux, mais doivent également contribuer en matière de logements abordables et notamment en logements sociaux. Alors que ce projet prévoit en effet des logements sociaux sur le site, le taux de logement social serait d’environ 6,2%(2) de la superficie résidentielle totale du projet (9290m2 de logements sociaux). Pour le CACV et pour les locataires à modestes revenus, c’est bien trop peu, d’autant plus que l’île-des-Sœurs ne dispose à l’heure actuelle d’aucun logement social, et que malgré les apparences, des centaines de ménages locataires de l’Île paient plus de la moitié de leur revenu pour se loger.

Quant aux 13,8% de logements sociaux manquant, le promoteur immobilier aurait à verser une contribution financière vers un fonds pour la ville servant principalement à l’achat de terrains. C’est en effet une possibilité avec le RMM, qu’un promoteur combine la contribution d’un terrain pour du logement social à une contribution monétaire.

Le RMM comporte bien des limitations, et en voici une fois de plus la preuve. Alors que certains développements privés à Montréal ont effectivement des terrains mis de côté pour 20% de logements sociaux, le projet actuel est très loin de la cible. « La Ville et l’Arrondissement doivent prendre les mesures nécessaires pour aider les locataires les plus précaires », témoigne Nicolas Lavaine, coordonnateur du CACV. « Le CACV est convaincu que l’Arrondissement et la Ville doivent agir de manière plus conséquente pour s’assurer que même au-delà de ce projet, une plus grande part de terrains sont réservés pour le logement social. »

« La crise de logement n’arrête pas de s’empirer et les mesures pour le logement social avancent au compte-goutte, » enchaine Nicolas Lavaine. C’est dans ce même esprit que des citoyennes et citoyens sont allés accrocher une banderole sur le terrain en question le 6 décembre dernier sur lequel on peut y lire : « Développement immobilier, quelle place pour le logement social ? ». C’est un message envoyé aux élus municipaux, afin de faire valoir que le logement social est une priorité absolue dans le contexte actuel, et que nous sommes nombreuses et nombreux à attendre davantage de mesures concrètes.

L’arrondissement prévoit une assemblée publique de consultation sur le projet le mardi 24 janvier 19h au Centre Elgar.

Notes :
1. Le projet de résolution de l’environnement estime le nombre de logements privés selon un superficie moyenne de 85 m2 par logement. En estimant le nombre de logements sociaux de la même façon, le 9290 m2 de logement social estimé dans le projet de résolution pourrait représenter 109 appartements.
2. Le projet de résolution autorise 127300 m2 de résidentiel autre que le 9290 m2 de logement social et le 12496 m2 de nouveaux appartements au 16 place du commerce (ces derniers étant converti d’espaces de bureau).